Une fois que les objectifs et le diagnostic ont été établis, vous pouvez vous intéresser aux méthodes de mise en œuvre de votre plan marketing.
A. La planification
La planification regroupe la définition du marketing mix, de la segmentation de votre marché ainsi que de celle de votre cible (le persona en jargon marketing). Elle comprend également le calendrier des actions à mener pour positionner mois par mois vos actions marketing : par gammes de produits, par canal de vente, par cibles de communication ou encore par types de médias utilisés.
Pour cette étape, vous devez connaître les contours de votre budget, en ayant préalablement évalué tous les postes de dépenses.
Enfin, vous devez établir des tableaux de bord (avec les fameux KPI) en concertation avec vos équipes en interne. Dans l’idéal, les indicateurs sont connus et partagés par l’ensemble de vos équipes marketing et vente. Il est en effet essentiel de mesurer vos actions et les écarts entre le prévisionnel et le réalisé pour mettre en place des actions correctives en “quasi” temps réel.
1. Le marketing mix
Le marketing mix est la formule pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés. Démocratisés par Philip Kotler, les 4P du marketing sont les suivants :
a) La politique de produit ("Product" en anglais) est composée de tout ce qui a attrait à votre produit : le packaging, le design, les valeurs intrinsèques mais aussi le conditionnement, la garantie ou le service à la clientèle.
Conseil : Vos consommateurs ont évolué dans la façon d’appréhender l’achat du produit. Qu’en est-il de votre offre ? Où en est votre relation client ? Comment jugez-vous l’expérience d’achat chez vous et chez vos concurrents ?
b) La politique de prix (« Price » en anglais) concerne non seulement la définition de votre politique tarifaire, des conditions commerciales mais aussi des conditions de paiements ou crédits. Conseil : ayez une politique claire et connue de tous. Avoir des conditions commerciales transparentes permet aussi de faire des économies et d’améliorer la rentabilité.
c) La politique de distribution (« Place » en anglais) concerne la façon dont vos produits seront distribués. Notez que sur ce point le changement est immense avec l’avènement du e-commerce et du m-commerce (sur mobile). Qu’elle soit intensive, sélective ou exclusive, votre distribution doit aujourd’hui prendre en compte les éléments suivants :
- Elle est MULTI-CANAL : Les consommateurs s’attendent à retrouver vos produits et services dans vos différents canaux de vente, de manière cohérente et transparente. Exemple : Apple dispose d’un Apple Store mais vous pouvez également commander en ligne, chez Darty ou à la Fnac.
- Elle est CROSS-CANAL : Les consommateurs interagissent sur différents canaux à tous les stades de leur parcours d’achat mais pas de manière simultanée. Exemple : vous commandez en ligne sur Jumbo Drive et vous récupérez vos courses en magasin.
- Elle est à présent OMNICANAL : Les consommateurs sont habitués à la fusion du “off-line”, c’est à dire des magasins physiques, et du “online” à travers les leviers digitaux. Exemple : je commande en ligne, je trace la livraison sur mon mobile, je rédige un email sur l’ordi- nateur au SAV, je me plains sur les réseaux sociaux.... puis j’utilise le SAV physique du magasin.
d) La politique de communication (« Promotion » en anglais) regroupe l’ensemble des éléments permettant de faire connaître votre produit ou service et d’intéresser les clients potentiels.
Aujourd’hui, les 4 P s’élargissent pour devenir les 7P avec l’ajout de :
e) la qualité des procédures (Process) : elle va mesurer vos différents points d’interaction avec le client (ex : accueil, conseil, horaires d’ouverture)
f) les RH (People) : il s’agit des compétences de votre force de vente (ex : présentation, formation, méthodes utilisées)
g) l’environnement physique (Physical environment) : on évalue ici les composantes matérielles du magasin (ex : parking, vitrine, merchandising, etc.), des services offerts ou du personnel (attitude, uniforme)
2. La segmentation de votre marché
La segmentation du marché est une technique marketing qui consiste à subdiviser votre marché selon des critères pour créer des groupes de consommateurs communs. Une segmentation se décompose en 7 critères majeurs :
- géographique
- psychologique
- ethnique
- culturel
- démographique
- RFM : récence (date du dernier achat), fréquence des achats, montant des achats
- problématiques à résoudre avant de passer à l’acte d’achat...
L’objectif de la segmentation consiste à définir un produit ou un service pour le rendre attractif à un groupe de consommateurs. Les groupes doivent être définis et identifiés afin d’être homogènes, mesurables, accessibles et pertinents.
Voici un exemple de segmentation si nous continuons avec notre exemple sur l’automobile :
- citadines
- compactes
- berlines
- SUV
- Crossover
- Utilitaires (B2B)
3. La segmentation de votre cible : les personas
Le “persona“ est le client cible, une forme de représentation fictive du client type. Il prend ses décisions d’achat au gré des informations glanées ici et là, notamment sur le web.
Le “persona” est d’abord défini selon ses problématiques rencontrées à chaque étape du cycle d’achat. Par problématiques, on entend les questionnements, les demandes de conseils, les idées ou pistes d’informations des simples visiteurs. La relation avec le “persona” est très personnalisée : vous prenez en compte ses attentes et vous lui fournissez des réponses voire des solutions par la mise en ligne de contenus pédagogiques (en aucun cas publicitaires).
Pour reprendre l’exemple ci-dessus, un de vos personas pourrait être un couple avec deux enfants privilégiant le critère de la sécurité pour se déplacer sur l’île en voiture. Il sera sensible aux informations qui le rassureront sur ce point :
- le palmarès des voitures les plus sûres,
- les innovations technologiques
- ou les dangers de l’utilisation du portable au volant.
B. Les supports "OUTBOUND"
Même s’il est moins pertinent qu’auparavant, le marketing traditionnel existe encore. Appelé aussi “outbound marketing”, “marketing sortant” ou encore “marketing d’interruption”, ce type de marketing devient dorénavant le complément d’un marketing plus moderne, plus innovant : “l’inbound marketing” ou “marketing entrant”.
Posez-vous les questions suivante : suite à ma dernière campagne...
- Mon standard téléphonique a t-il explosé ?
- Des demandes de devis ont-elles déferlées via mon site web ?
- Mon serveur internet a t-il “planté” face à l’affluence ?
Si vous répondez non aux 3 questions, alors peut être est-il temps de changer de méthode et d’intégrer une dynamique de marketing digital tournée sur le ROI !
1. Le plan Media
Une fois vos cibles bien définies, il s’agit maintenant de choisir les bons médias Vs vos cibles.
Si vous ne savez pas quels médias choisir, posez-vous les questions suivantes par rapport à vos campagnes précédentes :
- Quelles sont les actions qui ont réellement générées du business ?
- Qu’aurais-je pu mieux faire ?
- Quel est votre coût d’acquisition client (CAC) ?
Astuce : la formule pour calculer votre CAC :
CAC = (CM+CC) / CA
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CM = Coût total des investissements en marketing pour acquérir de nouveaux clients.
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CC = Coût total des investissements du service commercial pour acquérir de nouveaux clients.
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CA = Nombre de client acquis.
Par exemple, en tant que constructeur automobile, vous investissez 1 000 000€ par an pour attirer des clients. Vous avez acquis 500 nouveaux clients et vendu 500 véhicules neufs, votre CAC est donc de 2 000€. Est-ce rentable sur votre marché ?
2. Les 6 principaux médias pub
Tour d’horizon des 6 grands médias publicitaires en fonction de leur chiffre d’affaires respectif sur un marché brut d’environ 100 millions d’euros :
a) Les TV locales : Par exemple , la TV à La Réunion se résume à Antenne Réunion, Réunion Première et Télé Kréol. La TV conserve une forte audience “de masse”. Selon le dernier médiamétrie de novembre 2016, Antenne Réunion, du lundi au dimanche, reste en tête avec 28,9% de part d’audience. Mais... Conseil : la TV reste efficace à court terme sur de la promotion de produits de grande consommation aux heures de grandes écoutes (le JT du midi et surtout du soir).
b) La Presse : Les groupes JIR et Quotidien dominent le secteur même si, à l’instar de la métropole et dans le monde, l’audience de la presse écrite est en déclin.
Ces deux journaux trustent l’essentiel des revenus publicitaires. Clicannonces (JIR), Le Gratuit (Quotidien), Visu (Quotidien), Femme Magazine (JIR), Belle (Quotidien), Case Magazine (JIR), Mecanic(Jir) Memento, Eco Austral, Telemag +, Leader... se partagent le reste du marché. Conseil : la presse reste efficace même si son CPM (coût pour mille) est encore élevé. Le lecteur moyen de Presse Quotidienne par exemple est plutôt un homme CSP + de 50 ans. Tout dépend donc de votre cible.
Pour les chiffres de diffusion, demandez le tirage réel des éditeurs, les résultats de vente par commune comparez-les aux audiences Ipsos Mediatrack. Historiquement, le Quotidien a une très légère avance sur le JIR en nombre de lecteurs sachant que les deux titres voient leur lectorat s’effriter, à l’instar du magazine Visu autrefois incontournable, au profit de la lecture sur internet
c) L’Affichage : L’affichage local (ici CLG, Samsag, Colorsystem, Neopromotion, Affichage dynamique) souffre d’une image controversée. Certaines municipalités souhaitent même enlever ces panneaux pour pollution visuelle. Conseil : Certes, la visibilité est importante pour la notoriété mais la mesure de l’impact est impossible. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on voit des promotions sur les 4x3 . Ex: la lunette de toilettes à 19,99 € quantité limitée.
d) La Radio : Le paysage Radio local est composé essentiellement de H2R Radio Régie (49% de l’audience) et La Nouvelle Régie. Freedom avec 35,9% de part d’audience (PDA) est leader selon le dernier médiamétrie de novembre 2016. Les autres radios (en part d’audience) :
- NRJ avec 10% (-0,4%)
- Exo FM avec 8,3% (-2,4%)
- Chérie FM avec 7,6% (+3%)
- Réunion 1ère se situe aussi à 7,6% (+0,6%)
- Freedom 2 avec 4,5% (-1,2%)
- RTL avec 3,3% (-0,8%)
- Rire et Chansons avec 2,3% (-0,5%) - RER avec 2% (-1,1%)
- Fun Radio avec 0,9% (-0,7%)
Conseil : La radio reste un média de “promotion des ventes” avec un coût pour mille qui peut être attrayant. Attention tout de même au “panachage obligatoire” inter radios. Vérifiez toujours les derniers rapports d’audience Médiamétrie avant de choisir votre bouquet de radio et privilégiez le matin pour la diffusion de vos spots.
e) Le Cinéma local : L’audience relative au cinéma est de 2 millions d’entrée par an, soit 150 000 par mois . Les acteurs principaux localement sont la régie Com Back pour le groupe ICC Cinépalmes et H2R Neopromotion pour son concurrent Mauréfilms. Conseil : Une bonne mémorisation des spots mais un CPM élevé, sans compter le coût du spot à produire.
f) Le Display & Internet : Les 3 régies locales qui captent l’ensemble des investissements en display sont clicanoo.re (JIR), linfo.re (Antenne Réunion) et Adrun (H2R). A noter que pour le web, les piges publicitaires (Pigé, Média Conseil Antilles) ne prennent pas en compte les investissements (très) importants sur Facebook et Google Ads. Conseil : calculer toujours le CPM, le CPC (coût par clic) et le ROI. Mesurez vos conversions sur votre site. Rien ne sert d’acheter de l’espace publicitaire et de pointer ensuite la promotion vers votre homepage.
3. Le Hors Média
Le “Hors média” pèse environ 50 Millions d’euros brut localement et réunit les disciplines suivantes :
- Le marketing direct : le prospectus très prisé pèserait à lui seul plus de 10 millions d’euros,
- Le sponsoring et le mécénat,
- Les RP : Runconcept, Peps, Apostrophe, Véronique Cheruy Consultants sont les principaux intervenants du secteur,
- La promotion des ventes : les bons de réductions et consorts.
C’est donc vous, votre entreprise, votre marque qui “louez” d’une certaine manière une audience qui appartient aux médias. Audience que vous ne détenez en aucune façon, y compris sur votre page Facebook.
Nous conseillons donc de limiter ces investissements publicitaires qui ont bien fonctionné par le passé mais qui seuls aujourd’hui, ne peuvent plus répondre aux nouvelles attentes de vos clients lesquels se sont déplacés sur d’autres médias, en particulier internet. Vous devez désormais vous concentrer sur la construction de votre propre audience, votre propre base de données qualifiées.
Comment faire ? Mettre en place votre stratégie de marketing digital !